Les Nouvelles de Zouré

Les Nouvelles de Zouré

41- Pataarpanga en mode petit pompé (suite)

La première question que je me posai, c’est « qui lui a indiqué où j’habite ? » La seconde a  été « comment je vais gérer cette affaire ? ».

 

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Soulby dit :

 

- Oui ! Entrez !
- Comment ça «  entrez » ! C’est chez toi ? grondai-je. Si c’est un bandit, tu sais ? Attendez  à la porte ! J’arrive !

 

Sandrine et  Soulby se regardèrent sans rien comprendre. Je sortis. Prisca, l’incendie avec qui je jouais au petit pompier, était devant ma porte.

Je chuchotai :

 

- Qu’est-ce que tu fais ici ? Je t’avais dit de ne pas venir chez moi !

 

Mes voisins étudiants jetaient des regards sur nous, pour ensuite les poser sur la luxuriante et rutilante voiture qui attendait devant leur portail.

 

Ce n’était pas coutume de voir de telle preuve de richesse dans des ruelles de ce genre.

 

Les ragots vont aller bon train.

Comme  à son habitude, Prisca rit.

 

- Je suis venue t’annoncer une bonne nouvelle et voilà comment tu m’accueilles !
- Quelle bonne nouvelle ?
- J’ai trouvé du boulot pour toi !
- C’est vrai ?
 

Je sautai de joie et j’embrassai Prisca sans m’en rendre compte.

 

- Où ça ? Que dois-je faire ? Quand est-ce que je commence ?
 

Mais ma joie n’était qu’en partie motivée par l’obtention de ce boulot.

 

- C’est dans l’une de mes entreprises. Tu seras agent commercial, avec un bon salaire. Tu suivras une formation.

 

Je sautai encore de joie.

 

Soulby et Sandrine sortirent. Le regard de cette dernière, comme un pistolet automatique, se chargea des balles de la jalousie pour viser Prisca. Sandrine m’enlaça en posant cette question :

 

- Qui est-ce ?
- Ma nouvelle patronne ! m’exclamai-je.
 

Mais je sentis que le mercure du thermomètre de l’enthousiasme de « Madame » Prisca piqua du nez dès que ses yeux virent les bras de Sandrine sur moi.

 

 

L’atmosphère se chargea d’électricité.

 

- Ah bon ? continua Sandrine. Pourquoi ne m’as-tu rien dit ?
- Parce que je viens d’apprendre seulement à l’instant que j’ai un boulot !
- Mais, généralement, les patrons ne se déplacent pas chez leurs employés ou leurs futurs employés pour leur dire qu’ils sont embauchés, insista la détective Sandrine. Vous vous connaissiez avant ?
- Oui ! Elle connait un de mes oncles !
- De quel oncle s’agit-il ?
- Ecoute Sandrine, on est en Afrique et tu ne peux pas connaître tous mes oncles !
- Eh ben, c’est une très bonne nouvelle ! Cool ! Merci madame de nous sauver ! Sandrine, tu devrais te réjouir ! Ton mari a eu du boulot !
- Mais, Geoffroy, tu ne m’avais pas dit que tu avais une femme !
Prisca avait enfin ouvert la bouche.
-  Geoffroy ? interrogea Sandrine en me regardant.
- J’espère que le fait qu’il soit marié ne va pas lui faire perdre son boulot, s’exclama Soulby. Et puis, il n’est même pas marié ! C’est juste sa copine !
Sandrine foudroya Soulby du regard.
 

Prisca sourit.

 

- Non, bien entendu ! Ce serait même un avantage qu’il soit marié. Il comprendra plus facilement certaines choses !
- Comme quoi ? lança Sandrine.
- Par exemple, que la vie de foyer n’est pas toujours facile ! dit Prisca. Je vais devoir vous quitter maintenant. Demain matin, n’oublie pas, Geoffroy !

 

Sandrine me regarda encore. Prisca s’en alla. Nous rentrâmes dans mon « voilà-moi ».

 

- Geoffroy, c’est quoi ce ridicule nom ? explosa Sandrine.
- Moi je le trouve mignon, dit Soulby.
- Soul, je ne plaisante pas ! Pataar, réponds-moi ! Qu’est-ce qu’il y a entre toi et cette vieille ?
- Que veux-tu qu’il y ait entre nous ? C’est juste ma nouvelle patronne !
- Ta patronne ? Hé bien, je trouve bizarre que ta patronne vienne jusque chez toi, dans ton quartier minable…
- Cela prouve qu’elle est une bonne patronne !
- Soul, ne m’interromps plus ! Et puis, laisse-le se défendre seul !
- Se défendre seul ?  Non, je ne le laisserai pas parce que Pataar vient d’avoir du boulot et tu es en train de tout faire pour qu’il le perde ! Je dis donc que ta jalousie, elle assez duré comme ça et tu peux la ranger pour une autre fois !
- Moi, jalouse de cette vieille…
- Si, sinon pourquoi t’emportes-tu comme ça ?
- Je trouve seulement illogique qu’une patronne se déplace pour annoncer à un chômeur qu’il est embauché  et qu’elle l’appelle par un prénom que je ne connaissais pas !
- Madame Prisca est gentille. Elle connait mon oncle. Elle m’a dit que ce serait mieux que je change de nom car celui que je porte actuellement ferait fuir les clients que j’irai aborder. Voilà l’explication. Tu es satisfaite ?
- Pour l’instant, oui !

 

Je m’affalai. J’étais pompé.

Quelques heures plus tard, Sandrine s’en alla. Je restai seul avec Soulby. C’est alors que Soulby enfonça le clou :

 

- Mon cher ami, je connais le mari de la bonne dame. Tu ne sais pas encore le guêpier dans lequel tu t’es fourré !

 

A suivre…

 

ZOURE



21/01/2014
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