Les Nouvelles de Zouré

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15-Pataarpanga, détective privé !

Cliquez ici pour lire le debut des aventures de Pataarpanga


Les imposteurs partis, la cour commune retrouva son calme…deux heures plus tard ! Soulby et moi pûmes enfin nous reposer. Quelques instants plus tard, Soulby se dressa brusquement sur sa natte.

-Qu’est-ce qu’il y a ? dis-je.

- Et si on devenait policiers ?

-…. ?

- Ouais ! Ces zouaves de faux policiers m’ont donné une idée du génie ! Nous pouvons devenir des détectives ! Des détectives privés ! Pataarpanga et Soulby, détectives privés ! On se ferait payer nos services et le problème de la galère sera réglé ! Ce sera fantastique !

- Et on sera censé enquêter sur quoi ?

- Sur tous les coups bas qui se font dans cette foutue université !

- Quels coups bas ?

- Par exemple ce cupide de bailleur qui a voulu nous percer le nez pour ensuite nous mener en charrette comme des bourricots !

- Bon, fis-je en me disant que mon ami  a dû avoir un bouton catapulté dans le mécanisme de sa cervelle. On commence par où ?

- On va au commissariat !

- Des Kundé ?

- Non ! de police !

Et nous voilà quelques heures plus tard dans le bureau du commissaire central de police de notre charmante ville.

- Vous êtes sérieux ? a été sa première question.

- Si ! Comme ça, on fera œuvre civique ! On vous aidera à démasquer les bandits à belle veste ! On les démasque et vous venez les embarquer ! Charmant programme, non ?

- Mais avez-vous  les outils du métier ?

On se regarda.

- D’abord …

Le commissaire se tapota le crâne.

- Et enfin…

Il se massa le ventre. 

- Oui ! cria Soulby. Ou bien Pataarpanga ?

- Quoi ? demandai-je.

- N’est-ce pas que nous avons tous les deux une tête et un ventre ?

- Ce n’est pas de ça que je voulais parler. Je vous ai demandé si vous aviez la formation et l’intelligence requises parce que, ce métier, même s’il est autorisé au Burkina, est soumis à une réglementation. Enfin, j’ai demandé si vous aviez les … solides ? Car il en faut dans ce métier !

- Je  euh…   pense que ça ira ! Ou bien, Pataarpanga ?

- …

- Comme vous voudrez ! Tenez, prenez ma carte de visite. Si vous constatez quelque chose d’anormal au campus, appelez-moi. Mais songez au moins à vous faire connaître du côté du ministère de la Sécurité afin d’avoir une carte.

On acquiesça et nous voilà bientôt de retour au campus. Pendant que je cauchemardais éveillé sur l’enfer que Soulby essayait de me faire embrasser, ce dernier (Soulby, bien entendu) me saisit brutalement le bras.

- Regarde !

- Quoi ?

- Tu vois, à travers cette fenêtre ?

- Oui ! oh ! On dirait un homme qui embrasse une fille ?

- C’est bien ça et je sais que le monsieur est un professeur et la fille, une étudiante ! Vite ! C’est de la prostitution intellectuelle corrompue !

- Quoi ?

- C’est un délit et un flagrant ! Vite ! Appelons le commissaire !

Soulby sort fébrilement son portable de la poche et la colle à son oreille. Quelques secondes plus tard, il l’écarte en jurant :

- Zut ! Pas d’unité ! Tu n’aurais pas 200 francs là-bas ?

- Non. Juste deux tickets de RU !


A suivre …


Abdou ZOURE



20/01/2011
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