Les Nouvelles de Zouré

Les Nouvelles de Zouré

Mon pays, mon beau peuple !

Le Burkina Faso est un beau pays. Oui. Il y a de beaux paysages. Cascades de Banfora, falaises de Goubnangou, les belles jeunes filles de Dori, le sourire des enfants de Gorom-Gorom, la simplicité et la solidarité des hommes de Toma et de Garango, la bravoure et la fierté des jeunes de Réo et Houndé alliés aux belles avenues de Ouagadougou et aux mythiques architectures de Bobo ne me diront pas le contraire. 

 

Mais la cupidité de certains hommes, la méchanceté inutile et vide de certaines femmes, la vulgarité de certains adolescents qui n'ont point de repères auxquels s'accrocher me fendent le coeur et écornent le beau tableau que je viens juste de dresser.

 

De plus en plus, l'intégrité et l'honneur deviennent des valeurs obsolètes. La cause ? La pauvreté, socle de pensées négatives comme l'envie, la jalousie, la convoitise et l'égoïsme. Mais d'où vient cette pauvreté ? Sans vouloir attaquer personne et sans aucune once d'aigreur, je dirai qu'elle est nourrie, entretenue et engraissée par cet abîme social qui grandit de jour en jour : les riches s'appauvrissent moins et les pauvres s'enrichissent moins. 

 

Combien de voitures d'une dizaine de millions et dévorant environ 50 000 F CFA de carburant par jour jettent de la poussière sur des Burkinabè qui roulent sur des motos décharnées qui ont négocié 200 F CFA de carburant à la station d'essence et qui prient Dieu pour qu'une dépense de 5 000 F CFA ne leur tombe pas sur la tête dans les trois ou quatre prochaines semaines ?

 

Il ne sert à rien de brûler l'affamé petit voleur qui a subtilisé 200 F CFA. Celui qu'il faut interroger, c'est cet homme qui dépense 200 billets de 1 000 F CFA pour payer un simple mouchoir et qui auraient nourri le petit voleur pendant 1 000 jours. 

 

Abdou ZOURE

 



27/03/2013
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